15 décembre 1790.
Ce jour 15 décembre 1790, le Conseil Général de la commune de St Pée s'est assemblé, composé de la plus grande
majorité au lieu de ses séances pour entendre la lecture d'une pétition adressée de la part de la municipalité de Sare au
directoire du district d'Ustaritz et celle d'une lettre écrite par la même municipalité aux officiers municipaux de la présente
paroisse aux fins d'être écrite par la même municipalité aux officiers municipaux de la présente paroisse aux fins d'être
maintenu chef lieu de canton et d'une lettre circulaire du sieur procureur du district d'Ustaritz par laquelle il est demandé
à chaque municipalité des instructions et observations concernant la prochaine division du canton. Il a été dit que la
première idée qui se présente à l'esprit et la première réflexion qui fait la pétition de la municipalité de Sare ne peut être
guidée que par la crainte où cette municipalité voit être de ne point être regardée chef lieu de canton que si cette
municipalité eut en lieu d'espérer que sa situation et son étendue lui eusse mérité la préférence sur la municipalité de St
Pée. Elle se fût sans doute épargnée la peine d'une pétition prématurée et peu faite pour mériter d'occuper un instant
l'attention des MM les administrateurs du directoire du département du district qui voit que l'on considère la démarche de
la municipalité de SARE et l'assurance du style dans lequel est conçu cette pétition on ne peut y connaitre qu'une
éclamation contraire aux vrais principes de l'Assemblée Nationale et qui se méfie de la justice et de l'équité de MM les
administrateurs de notre département.
- Qu'il est vrai que dans une circonstance où la volonté de certains individus a plus influé que la justice et la considération
que l'on aurait dû apporter à la formation du canton.
La municipalité de Sare après être choisie pour chef lieu de canton mais que bien loin de s'en faire un titre pour former
une réclamation telle que celle qu'elle s'est permise de former, elle aurait du au contraire se contenter de faire gloire de
cet honneur passager, se borner simplement à présenter les observations à toutes les autres municipalités et attendre en
silence et avec respect la nouvelle fixation qui doit être faite du canton, persuadé qu'elle eut été plus conforme aux
principes que les augustes représentants de la nation ont manifesté par leurs décrets et plus particulièrement encore par
l'instruction qui arrive d'être adressée à chaque municipalité pour la position du département, du district et du canton.
- Qu'il n'est aucun motif d'un intérêt général qui puisse justifier une telle pétition contre le vrai principe et moins encore
justifier le terme d'exiger d'être ..... dans ses prérogatives et que dans l'intérêt de cette municipalité le conseil général
de celle de St Pée eut dirigé dans sa pétition.
- Qu'il n'était pas moins inutile qu'elle étaya cette pétition d'un extrait du procès verbal de l'assemblée nationale relatif au
département des Basses Pyrénées, dans un document où toutes les municipalités du district d'Ustaritz doivent être
convenus que la première ni seconde division du canton ne peut subsister, la première à raison de leur trop grande
étendue, et la seconde à raison de leur petitesse. D'après le rapport déterminé par l'assemblée Nationale, ne pouvant
avoir au delà de six lieux quarrés et moins de quatre lieux quarrés et que d'après cette base la municipalité de Sare
pouvait l'être plus regardée comme chef lieu de canton à raison de sa situation se trouvant recoignée aux frontières du
Royaume et n'étant limitrophe qu'à celle d'Ascain.
- Qu'il en est tout autrement de la municipalité de St Pée que sa position heureuse la met dans le cas de fixer le regard
régénérateur de la nouvelle administration la trouvant au centre de 11 municipalités et d'une étendue de 2 lieu² au moins
de plus que la municipalité de Sare, que cette dernière municipalité n'est point dans le cas de procurer les mêmes
avantages que celle dont St Pée, parce que cette dernière étant placée au milieu des administrés elle pourvoirait dans une
mesure égale aux besoins et aux convenances des administrés et que chaque canton aux terme même de l'instruction de
l'Assemblée Nationale concernant la fonction des assemblées administratives étant devenu dans l'ordre judiciaire le ressort
traditionnel de Juge de Paix, il sera plus facile à ce dernier d'administrer la justice se trouvant au centre de sa juridiction.
- Que cet intérêt général semble provoquer les regards de l'administration en faveur de St Pée pour être choisi pour chef
lieu de canton préférablement à Sare où il ne peut être fixé d'alentour à raison de sa mauvaise position et sa qualité de
dernière paroisse du Royaume, sans contrarier l'esprit de l'Assemblée Nationale, n'y ayant pas des circonstances assez
forte pour justifier une pareille détermination et enlever une prérogative à notre municipalité que les localités et les
circonstances paraissent lui assurer.
- Qu'enfin il n'est pas possible que MM les administrateurs du directoire du département puisse être arrêtés dans le chef lieu
de canton entre notre municipalité et celle de Sare lorsqu'ils verront surtout que la municipalité d'Aihnoa par la délibération
du 13° du courant, à celle du lieu d'Ahetze par la délibération du 11° au même mois aussi demandant à former canton avec
notre municipalité.
Cela dit le dit conseil général a arrêté que la présente délibération serait adressée à MM les administrateurs du directoire
du district pour être par eux envoyés à MM les administrateurs du département qu'elle servira de réponse et qu'elle croit
qu'en réunissant à la municipalité de St Pée celle d'AINHOA celle de SARE, celle d'ASCAIN, celle de SERRES, celle d'AHETZE
et d'ARBONNE, le cantonnement de St Pée n'aurait pas moins de 20 lieu²?