19 octobre 1791.
Les officiers municipaux de la commune de Saint Pée, étant assemblés au lieu ordinaire de leurs séances en présence du sieur
DARRETCHE procureur de la commune. S'est présenté devant eux, sieur Jean MOLERES l'un des officiers municipaux de la
commune, lequel a dit qu'en vertu de la délibération du 14 courant par laquelle il a été nommé commissaire pour attester à
la réalité des comptes des effets dont la benoîte de la chapelle d'Amotz pouvait être dépositaire, il s'est rendu ce jour chez
elle pour lui faire rendre compte et qu'il n'a pu voir sans indignation qu'elle s'y est refusée en se mettant encore à l'injurier
et lui disant qu'elle ne rendrait le dit compte pas avant qu'on lui restitue son aumône totale, que sous son refus, son premier
empressement a été de se rendre devant nous en faire le rapport. Sur quoi les membres du bureau, après avoir entendu le
sieur procureur de la commune considérant qu'une pareille désobéissance ne peut rester impunie, ont délibéré d'envoyer le
valet de la commune chercher de nouveau les effets dont est dépositaire la benoîte de la chapelle d'Amotz avec quatre
gardes nationaux que le sieur DUHALDE leur commandant serait requit d'envoyer chez la benoîte, pour être conduite devant
nous, et être ensuite statué par nous ce qu'il appartiendra.
Et au même moment, tant le valet de la commune, que les 4 gardes nationaux étant partis pour chercher la benoîte
elle-même et les effets dont elle est dépositaire, séance tenant, la benoîte est arrivée, accompagnée des gardes nationaux
et du valet de la commune partant les effets dont suit la liste :
- un calice avec sa patène et la boite,
- deux chandeliers de cuivre,
- deux aubes et leur mitre,
- 10 purificatoires,
- une boite d'osties,
- 2 devants d'autel, et ............
- une dentelle pour le devant d'autel,
- un morceau de toile peinte pour .........
- deux ........ dont l'un de soie et l'autre de papier,
- deux chasubles......
- une croix de cuivre,
- quatre bouquets de papiers,
- 33 ...... de ruban,
les dits effets ayant été remis, la benoîte en a été déchargée. Il a été ensuite délibéré que tout serait remis à la sacristie,
pour servir en l'église du présent lieu et que lorsqu'il y aurait quelques prêtre conformiste qui voudrait dire la messe à la
chapelle d'Amotz, il y ferait porter tout ce qui lui serait nécessaire pour la célébration et le ferait ensuite rapporter à la
sacristie de l'église paroissiale. Cela fait, il a été ordonné aux quatre gardes nationaux, de conduire la benoîte en prison,
pour 24h seulement, pour fait de la désobéissance et il lui a été enjoint d'être plus respectueuse à l'avenir.