31 mai 1791.
Les membres du bureau municipal en présence de Jean DAGUERRE s'est présenté le sieur de la maison de LARRUCHAIA de
Sare, lequel nous a requis de vouloir lui donner sous caution une billette portant permission d'extraire de cette paroisse
une charrette de blé d'Inde pour Sare sous le cautionnement de son frère, après qu'il nous avait dit qu'il avait du blé
d'Inde chez lui.
Sur quoi le dit sieur DAGUERRE faisant la fonction de procureur de la commune a dit qu'on ne pouvait se refuser à
accorder cette billette d'après le décret de l'Assemblée Nationale et qu'ayant compris qu'il y avait deux charrettes de blé
d'Inde sorties de Bayonne sans billette et qui sont déposés sans quelqu'une des maisons de cette paroisse dans la crainte
d'être arrêtées, il craindrait qu'au moyen de la dite billette que le dit sieur LARRUCHAIN ne réclame, il ne voulut sous le
prétexte de l'achat faire passer à la destination de Sare une des dites charrettes de blé d'Inde qui se trouv déposée dans
une des maisons de la paroisse qu'il ignore. Mais que pour prévenir cette supercherie, il serait bon de faire suivre le dit
sieur de la maison de LARRUCHAIN d'un officier municipal dans la maison où il feint de vouloir l'acheter. Après quoi le dit
sieur de LARRUCHAIN toujours ici présent ayant refusé d'être accompagné par un officier municipal, et n'ayant pas voulu
déclarer où il voulait acheter le dit blé d'Inde, ne s'en vendant qu'au ci-devant château moulin de la paroisse et dans la
maison de deux ou trois particuliers chez lesquels le dit LARROUCHAIN a déclaré ne vouloir en acheter, il a été délibéré de
dresser le procès verbal de tout ci-dessus pour l'avoir et valoir à qui y appartiendra.
Sur ce qui a été dit par les dits sieurs DAGUERRE que tous les habitants de cette paroisse se fournissent de blé d'Inde à la
ville de Bayonne depuis plusieurs mois, il croirait son devoir qu'il faut fait quelques visite dans les maisons de cette
paroisse où il pourrait avoir du grain à vendre et d'offrir à ce propriétaire de l'acheter au prix qu'il fait dans la dite ville de
Bayonne pour être vendu dans la présente paroisse il a été délibéré que cette réquisition ne pouvait être acceptée que
d'après une délibération du Conseil Général de la commune.