Village saint-pée sur nivelle

Témoignage de la victime.

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11 août 1791. Délibération précédent Délibération suivante
Laquelle Marie ALDABE étant arrivé, et après avoir porté devant nous le serment de dire la vérité, elle a dit que descendant de la maison de HIRIGOYENA entre midi et une heure, elle trouva en entrant chez elle un homme aux environs de sa maison, et qu'elle lui demanda ce qu'il y faisait, que ce dernier lui répondit qu'il y était venu par un besoin pressant. Qu'entrant dans sa maison, elle trouva dans sa cuisine une coupe de chemise qu'elle avait laissé sur la chaise de sa chambre et qu'étant entré dans ce dernier appartement, elle fut fort étonné de voir sur son lit un grand couteau (vulgairement appelé "puda") qu'elle avait laissé dans sa cuisine, que ces deux circonstances lui ayant rendu cet homme suspect, son premier empressement fut de visiter son coffre qu'elle avait laissé ouvert et qu'elle y trouva une pièce de toile de mante.
Sur quoi elle se mit à crier au voleur, lequel ayant été conduit en sa maison attaché lui demanda pardon, et la dite ALDABE ayant été par nous interrogée, pour nous dire qu'elle croyant que le voleur était entré chez elle, celle-ci à répondre qu'elle croyant qu'il s'était introduit par une fenêtre de sa maison qu'elle avait ouverte.
Après quoi nous avons procédé à l'interrogatoire du voleur, interrogé par nous de son nom et de sa demeure, il nous a dit s'appeler Miguel LOPITZ et être du lieu de MARTINA d'ESPAGNE. Interrogé par nous s'il a des passeports, il nous a répondu n'en avoir point, et être déserteur des troupes du Roi d'Espagne. Interrogé du lieu de son domicile depuis sa désertion, il nous a dit rester à Saint Jean de Luz chez la nommée Marie ESPAGNOLE depuis 5 mois. Interrogé par où il était entré dans la maison de la dite ALDABE, il nous a répondu n'y être pas entré. Interrogé encore pourquoi ll a demandé pardon à la dite ALDABE lorsque la pièce de toile fut découverte, il a répondu que parce que les saisissants lui avaient dit de le demander. Interrogé pourquoi en quittant le chemin il s'était caché dans le thuya, il a répondu que c'était pour y dormir.
Et attendu qu'il est tard, il a été ordonné que le dit Miguel LOPITZ serait mis en prison jusqu'à demain et le sieur ..... de la garde nationale de Saint Pée serait requis pour lui demander trois hommes de la dite garde nationale, pour le conduire à MM. les officiers municipaux d'Arcangues qui seraient priés de le faire conduire à Bayonne sous bonne garde.
Fait et clos en présence des sieurs DURONEA maire, Sansin JAUREGUIBERY officier municipal et DARRETCHE procureur de la commune. Pour voir l'original