17 brumaire an III 
Séance publique de la municipalité de Baugard ci-devant St Pée, du 17 brumaire an 3ème de la République française une et indivisible où étaient
présents le citoyen LARRALDE maire, DETCHEVERRY, BEHOLA, CINQUALBRES, DAGUERRE, BARNETCHE officiers municipaux et Martin DARGORRY
agent national.
Il a été fait lecture du tables de la vie politique du citoyen Martin DITHURBIDE ci-devant maire de la commune de SARE depuis la révolution.
Sur quoi le corps municipal après avoir ouï l'agent national, observe
- qu'au commencement de la révolution Martin D'ITHURBIDE rendait à Paris,
- qu'il ignore s'il a été fédéré lors de la fédération du 14 juillet 1790,
- qu'il y a cependant tout lieu de croire qu'il le fut, étant à présumer
- qu'il ne s'exposerait pas à être démenti, qu'il est vrai qu'il se retira de Paris au mois d'août 1791, mais qu'il y retourna et n'en revint qu'au mois
de juillet 1792,
- qu'il est de la connaissance de la municipalité qu'au mois d'août suivant, il fait acheter plusieurs domaines nationaux et que lors du renouvellement
des administrations il fut élu maire de la commune et fut même nommé un des électeurs de son canton,
- qu'il est encore et à la connaissance de la municipalité que Martin D'ITHURBIDE s'emploi à tous les soins pour faire verser les ........ tiers de la
contribution patriotique
- et qu'à l'époque de l'acceptation de l'acte constitutionnel, il demanda au Directoire la permission de tenir l'assemblée primaire de son canton
dans la chapelle de la section d'Amotz où elle fut tenue,
- que la constitution y fut acceptée et le procès-verbal d'acceptation envoyé à Paris par son frère.
- que de tous faits par l'exposant sont vrais ainsi que la fourniture en milloc dont il parle dans son tableau fait à divers compagnies cantonnées à
Sare qui ne pouvaient recevoir des vivres de cette commune à raison du débordement de la rivière,
- qu'il est de la connaissance de la municipalité qu'il a employé tous ses soins pour envoyer des ouvriers au camps des sans-culottes et que c'est
sous sa surveillance et par ses soins que les baraques entre Sare et Baugard ont été faites;
- que la municipalité ignore s'il a fait des versements de numéraires chez le citoyen LAGRANGE, payeur-général mais qu'elle sait qu'ils conduisit les
jeunes gens de la première réquisition de la commune à Bidarray,
- qu'il a servi de guide à tous les commandants de l'armée de Baugard lorsqu'ils on voulu voir la frontière sans qu'il leur fut arrivé aucun accident,
- que lorsque l'espagnol faisait des incursions à Sare, il en donnait de suite un avis et qu'on l'a vu aller à la tête des patrouilles de Sare et de Baugard,
- que la municipalité de Sare qui, d'après les aristocrates de Sare et le petit nombre des patriotes qui s'y trouvaient, il était ami de la révolution et
faisait exécuter les lis avec sévérité (tout autant sans doute que les circonstances le lui permettaient, puisqu'il se trouvait maire d'une commune où
pendant longtemps il n'y a pas eu des troupes et que les avant-postes se trouvaient à Baugard),
- qu'il est aussi de la connaissance de la municipalité qu'il a été arrêté par les commissaires MONDUTEGUY, DURONEA, HIRIART et HARISMENDY dans
un temps où il était question de réunir Sare à Baugard et qu'on disait le pétitionnaire destiné aux fonctions d'agent national de la présente commune,
- que la municipalité quoiqu'elle le voit amis de la révolution, ne peut donner son avis sur sa mise en liberté, attendu qu'il a été destitué et que comme
fonctionnaire public, il doit d'après l'arrêté du citoyen MONETIER (de la Losère) représentant du peuple du 29 fructidor dernier, obtenir son certificat
de civisme.
Enfin la municipalité est d'avis qu'il produise son certificat de civisme et de s'en remettre à la sagesse et à la justice du citoyen MONETIER (de la Lozère)
représentant du peuple.
LARRALDE maire, ETCHEVERRY off. mun., BEHOLA off. mun., CINQUALBRES off. mun., DARAGORRY agent nat., LOUSTAU secrétaire
